Prague (Part 2, A l'ouest de la Vltava)

Publié le par Nico/Mike/Chris

MALA STRANA, le côté ouest.
Dès que le pont Judith traverse la Vltava au XIIe, des quartiers d'habitations se développent doucement. Au XIVe Mala Strana est une commune indépendante des autres, la majorité des habitants sont des colons allemands. Charles IV la développe et fait construire des remparts tout autour. A la suite de différents incendies, les vieilles maisons de bois ont laissé place à de beaux palais Renaissance. La commune fut rattachée aux autres villes à la fin du XVIIIe siècle pour créer Prague sous Joseph II.

Karluv most (le pont Charles). C'est un pont piéton qui relie la Vieille Ville et Mala Strana. Avant le pont Charles, il y eu, en premier le pont Judith, en bois, édifié au Xe siècle. Il fut détruit en 1342 par les eaux tumultueuses de la Vltava. Charles IV, entreprit alors la construction d'un nouveau pont, il en confia la construction en 1347 à Petr Parlér. Il prit le nom de "Charles" bien plus tard (au début c'était "pont de Pierre", au XIXe siècle, pour rendre hommage au roi qui aima tant sa ville et en fit l'une des plus belles d'Europe.
Il fait 500m de long et large de 10m.





Les statues du pont. Elles furent construites au dessus de chaque pilier du pont au XVIIe siècle.  Elles retracent l'histoire religieuse de la ville (ce sont essentiellement des Saints). Le groupe de Saint Jean Népomucène est la plus vieille. La légende raconte, qu'au XIVe siècle, il était le confesseur de la reine. Le roi Vaclav IV fut mécontent du fait que celui-ci refusait de lui dire les secrets de la confession de sa femme. Il fut battu par des hommes à la solde du roi, emmené sur le pont et jeté mourant dans la Vltava. Sur le bas de la statue, une plaque en bronze montre ce qu'il advint du Saint.


La tour côté Vieille Ville. Elle a été également construite par Petr Parlér. Elle faisait partie de remparts qui protégeaient la Vieille Ville. Elle traversa les siècles pratiquement sans encombre. Sur la partie extérieure, on trouve les statues de saint Venceslas, Charles IV et St Guy, patron de la Bohême. Egalement tous les écussons des différents royaumes et des martins-pêcheurs, symbole de St Venceslas.


La tour côté Mala Strana. La plus petite des 2 tours date de l'époque du pont Judith, le premier pont que fit construire la femme de Vladislave Ier. L'autre tour fut construite en 1464.


 
L'île Kampa, juste au sud du pont Charles.
Sur cette toute petite île, on trouve la place "Na Kampe", avec plusieurs vieilles demeures. Elle se prolonge par un parc  menant au pont Legii. Une petite rivière, la Certovka, enlace l'île, et un moulin retapé tourne doucement. On se croirait vraiment très loin d'une grosse ville tel que Prague !






Cette oeuvre d'art fait parie du musée d'Art privé de l'île Kampa, elle a dû être réinstallée après avoir été emportée par les inondations de 2002.

La rue Mostecka, est le prolongement du pont Charles, au bout apparaît l'église Saint-Nicolas.

L'église St Nicolas, se trouve sur la Malostranské namesti. Cette vaste place est en 2 parties, C'est la construction de l'église qui divisa la place en 2.
Cette église fut construite entre 1673 et 1755, sur demande des jésuites.

Le palais Wallenstein ou Valdstejn. C'est le siège du Sénat. On ne peut visiter uniquement les jardins. Il fut édifié entre 1623 et 1630 pour Albert de Wallenstein, haut dignitaire de l'armée au service des Habsbourg (il était tchèque) après avoir trahi la cause tchèque. Il fut l'un des plus puissants et des plus riches nobles de Bohême des années troubles de la guerre de Trente Ans. Wallenstein s'enrichit au nom des Habsbourg en confisquant les biens des nobles tchèques qui ne se ralliaient pas à l'empereur. Ainsi Wallenstein put faire construire ce palais (23 maisons furent détruites pour faire de la place). Jouant un double jeu, négociant avec tous les belligérants, Suédois, Saxons, Français (encore une fois traître à sa nouvelle cause), Wallenstein tombe en disgrâce et est assassiné sur ordre de l'empereur en 1634. Au total, entre l'achèvement du palais et son assassinat, Wallenstein n'y a résidé que douze mois discontinus.


Le palais se trouve derrière le mur de gauche sur la place Luzického seminare, à droite se trouve le musée Franz-Kafka, et l'on peut admirer cette "fabuleuse" statue à l'entrée (la pataugeoire représente la Rèp Tchèque...).

La rue Nerudova, est l'une des voies les plus prestigieuses de Mala Strana, elle mène au palais. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle où l'on entreprit un début de numérotation des rues, pratiquement toutes les maisons avaient un élément de reconnaissance sur la façade, c'était le seul moyen de les identifier.



La rue Vlasska, elle mène au couvent de Strahov. Elle offre une splendide vue sur la coline de Petrin.



La rue Thunovska, parallèle à Nerudova, elle mène directement au château et finit en escalier.

La partie sud de Mala Strana
Maltézské namesti (place de Malte), elle fut utilisée par Milos Forman pour son film Amadeus.




On y trouve un dédale de rues et de bâtiments fort sympathiques.




Le château royal est le château fort où les rois tchèques, les empereurs du Saint Empire romain germanique, les présidents de la Tchécoslovaquie puis de la République tchèque siègent ou ont siégé. Les joyaux de la couronne de Bohême y sont entreposés. Situé sur la colline de Hradcany il domine la Vieille Ville de Prague et Malá Strana.

Au IXe siècle, quand régnaient les Premyslides, se profile l'idée d'un château. Une petite forteresse est construite, avec une église. Venceslas Ier fait édifier une rotonde pour abriter les reliques de saint Guy (le patron de la Bohême). Le XIe siècle voit la naissance d'un vrai château, avec des fortifications. Une basilique remplace la modeste rotonde, elle deviendra la future cathédrale St Guy. À la fin du Moyen Âge, le Château est abandonné par les rois de Bohême et empereurs du Saint-Empire qui lui préfèrent, dans la Vieille Ville de Prague, un Palais royal plus moderne à l'emplacement de l'actuelle Maison municipale. Il est construit, en 1380, sur ordre de Venceslas IV et sert pendant un siècle, de 1383 à 1484, de résidence principale aux rois de Bohême successifs  avant que Vladislas IV ne réintègre le Château.
C'est le grand Charles IV, au XIVe siècle, qui donnera sa splendeur au château (il fut l'initiateur de beaucoup d'édifices dans Prague). Un siècle plus tard, le château adopte sa dimension presque définitive. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, la cathédrale et le château qui l'entour n'ont cessé d'être modifiés par petites touches. Le jardin accolé au château ne fut réalisé qu'au XVIe siècle. Les Habsbourg y habitèrent au début de leur règne (vers 1586 Rodolphe II de Habsbourg en fit son palais royal, et donc de Prague la capitale de l'empire), puis le délaissèrent rapidement. Pendant 2 siècles, les souverains le laissèrent à l'état de résidence secondaire, il accueillit également des rois en exil. Le château devint le palais du président dès l'avènement de la Ire République en 1918.
La 1ere cour, on y accède par la première grande place, Hradcanské namesti, en passant par la grande grille qui date du XVIIIe siècle, sur laquelle apparaît le monogramme de Marie-Thérèse de Habsbourg. De chaque côté deux statues gigantesques défendent le château, et terrassent l'ennemi. Dans la cour, le drapeau qui flotte sur le toit indique si le président est dans le pays ou pas.




La 2e cour, est entourée d'édifices entièrement retapés fin XVIIIe siècle. Sur la droite (le bout de bâtiment circulaire) c'est l'ancienne chapelle Sainte Croix, qui aujourd'hui est un office du tourisme.

Sur la 3e place se trouve la cathédrale Saint-Guy. La construction de cette cathédrale débuta en 1344, sous le règne de Charles IV (le grand bâtisseur), et se termina en 1929 !!!! Entre temps, elle subit différents problèmes : incendies, guerre, bombardements, pillages...
Mathieu d'Arras en est l'architecte (1344-52) puis Peter Parler (1356-99). Les guerres hussites (guerre de religion - 1421), le feu et l'occupation du château ralentirent la construction, mais c'est surtout son pillage par les calvinistes en 1619, qui lui fit le plus de mal. La construction se termina donc en 1929, soit près de six siècles après le début ! La gestion de la cathédrale est actuellement en pourparlé, car elle fut confisquée par le régime communiste en 1954, donc sous la gestion de l'Etat, mais l'Eglise catholique la réclame dans le cadre de la restitution des biens confisqués par le régime communiste.


A l'intérieur on trouve la chapelle St Venceslas (Václav en tchèque, prénom parfois transcrit en Venceslav ou Wenceslas). Il fut un souverain tchèque (924-935, il est également le saint patron de la Tchéquie. A la porte est fixé l'anneau auquel se serait raccroché le saint lorsqu'il assassiné par son frère Boleslav. Il est considéré comme un martyr.
Cette chapelle donne accès à la chambre du Trésor où l'on conserve la couronne impériale, le sceptre.
Il 'a également la chapelle de la Sainte Croix par laquelle on accède à la crypte qui regroupe de nombreux tombeaux et sarcophages de rois tchèques (Charles IV, Venceslas IV, Rodolphe II de Habsbourg...).
La chapelle Wallenstein, où l'on trouve les pierres tombales des 2 principaux architectes de la cathédrale.
La chapelle et le tombeau de St Jean Népomucène tout en argent.
Le mausolée royal, qui est celui de Ferdinand Ier de Habsbourg de sa femme et de son fils.
La porte d'Or, était l'entrée principale de la cathédrale du temps des rois. A droite, le passage aérien permettait aux rois de passer directement du palais à l'oratoire royal de la cathédrale.

La basilique Saint Georges (en rouge). Vers 925, sous le règne de Vratislav Ier, une deuxième église est édifiée, elle est dédiée à saint Georges et sert d’église principale du Château jusqu’en 973. Au XVIIIe siècle, la basilique Saint-Georges se voit ajouter cette façade baroque ocre. On y trouve les tombeaux des princes de Bohême Vratislav Ier et Boleslave II.

La ruelle d'Or. Elle s'adosse sur la muraille d'enceinte du château et fut construite pour abriter les gardes du château sous Rodolphe II de Habsbourg. Puis les scientifiques et alchimistes de la Cour y habitèrent. Quand le château fut abandonné par les Habsbourg, les pauvres envahirent les petites maisons. Au début du XXe siècle, les artistes et écrivains mirent cette ruelle à la mode.

Les jardins sous le château. Au sud, Joze Plecnik refonde les Jardins sur les Remparts. Le long des remparts, Plecnik dispose gloriette, pergola, fontaine, obélisque, terrasse panoramique pour apprécier la vue sur Mala Strana et la Vieille-Ville.


Le quartier du château.
Devant l'entrée principale du château s'étend Hradcanské namesti, avec sa colonne de la peste ainsi que la statue de Jan Masaryk (c'est un homme politique et diplomate tchécoslovaque, il fut assassiné mars 1948 par les communistes après leur prise du pouvoir).


Le palais archiépiscopal. Ce bâtiment fut construit plus haut que les bâtiments de la première cour du château pour montrer la suprématie du religieux sur le pouvoir politique.

Le palais Martinic. Son propriétaire fut l'un des défenestrés du chateau de Prague (1618 -  En réaction à la fermeture de deux temples protestants, une délégation de protestants de Bohême, se rend à la résidence du roi Matthias (Habsbourg) à Prague, le château de Prague. La réunion s'envenime entre les représentants du roi et la délégation protestante. Deux gouverneurs habsbourgeois, sont jetés par une fenêtre du palais. Cette défenestration va de fil en aiguille conduire l'Europe vers la guerre de Trente Ans.)

Le palais Cernin, qui se trouve sur une autre place, la place Loretanské. Ce palais de la fin du XVIIe siècle, de 150m de long, ayant appartenu à un comte dont l'ambition était de rivaliser avec le château. Il devint en 1919 le siège du ministère des Affaires étrangères.


La rue Novy Svet (nouveau monde), est vraiement fort sympathique. On se croirait dans un petit village de Bohême.


L'abbaye de Strahov. Au bout du quartier Hradcany , sur une colline dominant la ville, il fut édifié au XIIe siècle. Le couvent fut fondé en 1140 pour abriter des prémontrés, qui y habitent encore aujourd'hui après une interruption durant l'occupation du pouvoir par les communistes.
Elle est constituée de l'église Notre Dame, la bibliothèque (qui abrite 130 000 livres), et la galerie Strahov qui est un musée consacré à la peinture centre-Européenne.
On bénéficie de l'un des plus beaux panoramas sur Prague.


Publié dans Voyages

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N
<br /> Dommage que vous n'ayez pas visité le couvent de Ste Agnès: j'ai un trou de mémoire sur une de mes banales photos!<br /> Comment avez-vous pu voir tant de choses en 2 jours?... Nous n'avons pas le même âge, c'est sûr!<br /> <br /> <br />
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N
<br /> En effet je ne pourrai pas vous aider sur ce monument....<br /> Je ne vous cache pas que ce "week-end" a été très éprouvant, très long (levé très tot pour avoir les premières visites - par exemple pour le clémentinum nous avons pris la première visite<br /> de la journée vers 9h00...nous n'étions que 2, sa n'a pas été très long à visiter !!! - et couché tard), et nous avons énormément marché pour voir un maximum de choses. Nous n'avons pas<br /> forcément vu tout en détails, comme le palais, car les fils d'attentes étaient parfois trop longues.<br /> <br /> <br />
N
<br /> BRAVO!<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Merci, même si vous estimez que vos commentaires ne sont pas "originaux", ils me font très plaisir. Je suis heureux de voir que mes articles vous ont plus. <br /> <br /> <br />